Bienvenue sur le blog du Shakko, groupement de joueurs au sein de l'association Rennaissance & Culture
(Sainte Geneviève des Bois dans l'Essonne). Le club, avec 35 ans d'existence , joue "HISTORIQUE" (du Moyen-âge à nos jours) et "FANTASTIQUE" ( Warhammer 40000, Warhammer Battle , Seigneur des anneaux ...) tous les samedis après-midi
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21 oct. 2007

Moguilev, juin 1944.

22juin 1944, l'armée rouge se lance à l'assaut du groupe d'armée centre "Mitte".
Le 3ème front de Bielorussie a vu les attaques de la 11ème armée de la garde échouer contre les positions de la solide "78 ème Sturmdivision" (division d'assaut).
Portant ses efforts plus au nord, c'est contre la 256ème division que le maréchal Tcherniakhovski espère obtenir une percée pour atteindre l'autoroute Minsk-Smolensk...


Dans le manuel d’instruction d’un officier subalterne, on peut lire au chapitre sur le combat offensif les quelques principes de base suivants :
1) Masquer au mieux ses propres zones de concentration.
2) Reconnaître les positions défensives ennemies et leur importance.
3) Y infiltrer avant l’assaut principal des groupes de choc et de destruction.
4) Planifier de courtes mais violentes préparations d’artillerie, ou de mortier selon les disponibilités, pour « ramollir » et désorganiser les défenses adverses.
5) Frapper ensuite vite et fort.
6) Utiliser ses éléments les moins mobiles pour assurer la couverture de ses flancs.

Alors que pouvait faire le bataillon du commandant Mikhail Vorobiev, de la 31ème armée, et que s’est-il passé ?
En comparant les 6 principes précédents, détaillons la situation avant et pendant l’attaque:

1) Aucun appareil allemand ne pouvait approcher et reconnaître la ligne de front, à cause de l'omniprésente aviation soviétique ; les zones de concentration étaient des bois, denses et abondants en Bielorussie.
2) Les réseaux de tranchées allemandes étaient pour la plupart déjà localisés par les « Yak » et « Lagg » de la 1ère armée aérienne du général Gromov.
3) Bien que la règle permette des infiltrations en début de partie, aucune n’a été tentée.
4) Les mortiers de 120 de bataillon n’ont pas été utilisés en préparation contre les positions adverses à atteindre ; résultat: PAK, canons d’infanterie, M.M.G. et F.L.A.K. ont eu le beau rôle pour casser l’élan de l’infanterie rouge.
5) Une compagnie de « Frontoviki » est restée l’arme au pied, n’intervenant qu’en milieu de partie, alors que sa puissance de feu aurait été utile pour soutenir ou relayer les unités de tête au premier contact.
6) Les mortiers de 82 mm n’ont pas eu un placement très heureux ; seules les Maxim et autres DSHK ont assuré efficacement leur rôle de soutien et de couverture.


Alors les défenses de la 256ème division d’infanterie seront bien sûr percées (opération "Bagration"), mais en tout cas pas dans ce secteur.
Vorobiev a t-il eu un excès de confiance, avait-il les compétences pour ce type de commandement ? n’a t-il pas été exagérément influencé par le camarade commissaire politique Andreii Nesterenko, ce dernier privilégiant le courage aux subtilités tactiques ?


L’armée rouge de 1944, en pleine offensive, et après les pertes terribles des premières années de guerre, fusille ou déporte moins souvent ses officiers jugés incapables, mais il n’est pas à douter que le camarade Vorobiev ne commandera plus en première ligne…

7 oct. 2007

Stalingrad, mi-septembre 42.

La 13ème division d’infanterie de la garde a traversé la Volga pour renforcer la défense de la ville.
Après avoir contre-attaqué, ses unités aux rangs éclaircis se sont retranchées entre la colline Mamaiev (côte 102) et le complexe urbain dit de« la raquette de tennis ».
Les Allemands lancent alors attaque après attaque vers la Volga dans le double but de prendre les défenses adverses à revers et d’interdire le passage du fleuve aux renforts et approvisionnements.

Sur la table de jeu, ce sont des unités de la 76ème division avec des chars de la 14ème panzerdivision qui démarrent lentement dans un décor déjà dévasté par les bombardements et les incendies.
Les Soviétiques ont transformé ce qui reste des immeubles en forteresses, miné les voies d’accès encore praticables et soigneusement préparé leurs plans de feu de mortiers et mitrailleuses.
Les Allemands ont choisi une tactique en râteau, les sections se couvrant mutuellement, mitrailleuses en couverture et mortiers en arrière prêts à réduire à la demande tout point d’appui ennemi repéré.
La résistance soviétique est d’abord solide et efficace, freinant les fantassins de la 76ème division les contraignant à plusieurs reprises à de dangereux tests de moral.
Ensuite, la situation change ; les Allemands ayant contourné les champs de mine et évité plusieurs barrages de mortiers et de mitrailleuses, utilisent les fumigènes pour progresser à l’abri des D.L.O (Détachements-Liaison-Observation) adverses.
Plus nombreux et mieux entraînés, se regroupant contre les solides, tenaces, mais assez statiques défenses russes et malgré des pertes, les grenadiers s’approchent inexorablement des rives du fleuve, éliminant canons antichars, mitrailleuses et snipers.
Trop étirée et avec de faibles effectifs, la résistance des gardes cède enfin.
Les chars, prudents en milieu urbain, n’ont eu que peu d ‘effet dans les combats.

Deux kilomètres de rive ont été conquis, mais les unités voisines (hors table) ont-elles eu les mêmes succès pour avoir les flancs sécurisés ?
Sera t-il possible de conserver ces positions sous les tirs de l’artillerie se déchaînant de la rive opposée, et avec des arrières constamment harcelés par des groupes de combat surgissant des caves et des égouts ?