Bienvenue sur le blog du Shakko, groupement de joueurs au sein de l'association Rennaissance & Culture
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15 juil. 2009

A l’assaut de Crèvecœur , 5 septembre 1951.

Après les désastreuses conséquences de l’offensive chinoise et le limogeage de MacArthur, son successeur le général Ridgway, parvient à reprendre Séoul et repousser les forces communistes au dessus du 38e parallèle. A partir de juillet 1951, le front se stabilise et l’idée d’un statu quo ante bellum commence alors à se répandre. Le président Trumman redoute surtout un affrontement sino-américain dont l'Union soviétique pourrait tirer profit.

Dès le 10 juillet 1951, les délégués des deux camps se rencontrent à Kaeson, à proximité de l’ancienne ligne de démarcation, pour discuter des conditions d’un armistice.

Sur le terrain, le conflit s’enlise dans une guerre de positions. Les Chinois alignent neuf corps d’armées et en possèdent douze en réserve, soit avec les forces nord-coréennes, près d’un million de soldats. Les Alliés, en infériorité numérique flagrante face à l’effectif des troupes sino-coréennes, se maintiennent grâce à leur aviation et leur artillerie.

Si la suprématie dans ce dernier domaine appartient encore aux Alliés, les troupes communistes s’efforcent de combler leur retard avant de pouvoir reprendre leurs offensives de masse.

Dans le secteur Est, (tenu par le Xe Corps US) il s'agit pour le commandement allié d'améliorer une situation que la fin de l'offensive de juin avait laissée par trop défavorable et d'enlever à l'ennemi un massif important qui gardera le nom de "Crèvecœur" (Heartbreak ridge pour les américains).

Cote 851, octobre 1951 (source : ECPA)

Cote 931, mai 1960 (source : Life magazine)
Le contrôle des sommets de Crèvecœur offre deux avantages aux nord-coréens : en défense, c’est un excellent point d’observation en surplomb de la ligne Kansas ; il permet également de commander la vallée de Mundung-ni, principale voie d’accès à la Corée centrale par laquelle ils pourront relancer leur offensive.

Cet imposant massif s’étire du sud au nord sur près de 5 kilomètres. Sur la ligne de crête se succèdent les cotes 894, 931 et 851.



Les deux versants est et ouest sont quant à eux quasiment impraticables.



C’est donc par le versant sud et la cote 894 qu’il faudra mener l’assaut avec quelque chance de succès. Au-delà de la cote 894, le terrain qui permet de grimper jusqu’à la cote 931 forme un glacis battu par les feux croisés des défenseurs qui couronnent le sommet.


Encore plus en retrait, les nord-coréens ont positionné leurs réserves à contre-pente, prêtes à contre-attaquer si d’aventure la cote 931 tombait aux mains des assaillants.


Du 1er septembre jusqu’au 11, l’artillerie américaine et l’US Air Force vont s’efforcer d’écraser les positions ennemies sous un déluge de feux roulants.

Mais le massif est truffé de blockhaus camouflés et d’abris de toutes sortes où l’ennemi se terre à chaque raid aérien pour ressurgir une fois le danger passé.



C’est finalement au 23e régiment d’infanterie US (Indian Head) du colonel Freeman qu’échoit la difficile mission d’enlever le piton de Crèvecœur.

Outre les trois bataillons formant l’épine dorsale du régiment, Freeman dispose d’un bataillon composé de volontaires français.

Incorporé au 23e régiment d’infanterie au sein duquel il va servir pendant toute la durée de la guerre, le nom officiel de ce bataillon était Forces terrestres françaises de l’ONU, mais à l’usage, il devint le bataillon de Corée ou simplement le bataillon français. À sa tête se trouvait un commandant d’infanterie à la réputation quasi légendaire : le général de corps d’armée Ralph Monclar.

Les quatre bataillons seront assistés dans leur progression par les sapeurs de la compagnie B du 2d Engineer Combat Battalion, équipés de lance-flammes et bazooka M-20.

L’assaut sera soutenu par une artillerie redoutablement puissante : 6 batteries d’obusiers de 105mm (15th et 37th Field Artillery Batallions) ; 3 de 155mm (12th Field Artillery Batallion) et une batterie de 8 inches chargée de tirer en contrebatterie contre les pièces ennemies qui se dévoileraient au repérage gonio.

TOUR 1

Le 15 au matin, après plusieurs faux départs dus en grande partie au manque de liaison entre l’artillerie et les PC de bataillon ainsi qu’au manque d’interprètes français-anglais, l’assaut est lancé.

Le bataillon français ouvrira la marche et devra s’emparer de la cote 894.
Il sera supporté par le 1/23 qui lui emboitera le pas. Sur le flanc droit, le 2/23 progressera vers le versant est tandis que le 3/23 progressera vers le versant ouest. Une fois la cote 894 enlevée, les français seront relevés par le 1/23 qui devra grimper jusqu’au sommet (cote 931).


Le Bataillon français progresse en tête. La première compagnie déployée en tirailleur est alignée sur la 2e compagnie (composée entièrement de sud-coréens). Au premier plan, la section de génie d’assaut, sur le flanc opposé, la section de mitrailleuses. A moins de cent mètres sur l’arrière, la troisième compagnie est en support, accompagnée de la section de canons sans recul. Plus loin sur la Start line, la section de mortier du bataillon est déjà en batterie.


Placée en "sonnette" sur la cote 894, une compagnie nord-coréenne du 15e régiment d’infanterie (6e division de l’Armée populaire) donne l’alarme et s’apprête à défendre chèrement sa position.

A sa gauche, les servants d’une section de pièces antichar de 45mm se tiennent prêts à ouvrir le feu tandis que l’observateur d’artillerie évalue les coordonnées de tir.


Sur le flanc droit du dispositif US, le 2e bataillon (Lt. Col. James W. Edwards) se déploie à son tour pour entamer sa progression.


L’ascension du 2e bataillon débute sous les tirs de snipers. La section de mitrailleuses est prise à partie et doit s’abriter.


A 150 mètres, les mitrailleuses Maxim nord-coréennes et les tubes de 45mm ouvrent le feu sur le bataillon français sans grand effet.

TOUR 2

Électrisés par la présence de l’ennemi, les français accélèrent le pas et s’élancent à l’assaut, baïonnette au canon, sans même attendre la préparation d’artillerie ni le soutien de leurs armes lourdes.



Arrivés à portée de jet de grenade, les nord-coréens font flèche de tout bois sur les hommes de Monclar.
Les pertes commencent à s’accumuler, surtout dans les rangs de la deuxième compagnie (sud-coréens).


Face aux mitrailleuses terrées dans leurs blockhaus, la section de génie essuie des pertes importantes, mais les lance-flammes arrivent à portée de tir. Les servants nord-coréens abandonnent leurs positions laissant derrière eux armes et caissons de munitions pour refluer précipitamment.


De son côté, la première compagnie française prend facilement le dessus sur les servants des 45mm, la redoute est investie et rapidement nettoyée.

Exploitant ce succès, la première section poursuit son avance sur le revers sud-est de la cote 894 et parvient à capturer l’observateur d’artillerie ennemi avant qu’il ne détruise son matériel. La deuxième section, quant à elle, oblique à gauche le long des tranchées et accroche de flanc la section d’infanterie nord-coréenne qui a réussie à repousser une section française en lui infligeant des pertes importantes.


Du côté de la deuxième compagnie, le corps à corps est plus âpres et un moment indécis. Mais après un dernier effort et le soutien de la troisième compagnie, les sud-coréens reprennent pied et investissent les tranchées ennemies.

Les deux compagnies ont perdu chacune un tiers de leur effectif (tués, blessés, choqués) mais les hommes de Monclar sont sur le point d’être maîtres de la cote 894.

TOUR 3

Au centre, le 1/23 (Lt. Col. George Russell) se prépare à exploiter le succès français pour s’élancer à son tour vers l’objectif final, la cote 931.


A gauche, le 3/23 (Lt. Col. Charles Kane) formé en colonnes de compagnies progresse rapidement et parvient au pied du versant ouest.


Après moins d’une heure de combat, les franco-américains ont parcouru la moitié du chemin, mais le plus dur reste à faire.


Surtout que de son côté, l’ennemi ne reste pas inactif. Située à quelques kilomètres à l’ouest sur une colline que les américains ont surnommé «le chien de garde», l’artillerie nord-coréenne déclenche un tir de barrage sur la pente qui mène à la cote 894.


La riposte de l’artillerie nord-coréenne frappe le 1/23 en pleine ascension.


Les pertes sont minimes, mais le bataillon est cloué au sol pendant quelques dizaines de minutes. A l’arrière, le repérage gonio permet de cibler une batterie de 122mm qui est immédiatement prise en contrebatterie par les pièces de 8 inches.


Sur la cote 894, les derniers défenseurs nord-coréens se rendent, la position est définitivement tombée.
Image

Les Français restent maîtres de la ligne fortifiée, mais sont pris sous le feu des mortiers qui tirent du sommet.

TOUR 4


Sur le versant ouest, le 3/23 entame son ascension vers le sommet (cote 931) sans avoir rencontré l’ennemi.


A mi pente, le 3/23 se déploie. La cote 931 n'est plus qu'à 300 mètres à peine.


Alors que les Gi’s de la deuxième compagnie progressent en tirailleurs, une compagnie ennemie embusquée dans les broussailles se révèle et ouvre le feu à moins de 60 mètres.


Heureusement pour les américains, l’armement des nord-coréens est de piètre qualité et ne leur permet pas de maintenir la supériorité du feu. En sous nombre, les fantassins de Kim Il Sung préfèrent plutôt rompre le contact pour tenter de regagner le sommet.

TOUR 5


Agacé par cette mauvaise surprise, le Lt. Col. Kane lance ses hommes à la poursuite des uniformes moutardes. Sa deuxième compagnie attaque frontalement tandis que les deux autres manœuvrent en colonne pour tenter de couper la route de l'ennemi.


Au centre, le 1/23 se déploie sur le glacis et progresse vers le sommet sous le feu des mitrailleuses Maxim et des mortiers de 82mm.


Sur le contrefort sud-est, le 2/23 est arrêté face à un complexe fortifié occupé par deux compagnies nord-coréennes. Il est lui aussi pris à partie par les feux de mitrailleuses et les obus de mortiers. Le bataillon reçoit ses premières pertes.

TOUR 6 ET FIN DE PARTIE


Mais cette fois ci, l’artillerie donne à plein.


En quelques dizaines de minutes, trois bataillons d’artillerie (plus de 50 tubes !) déversent un déluge de feu sur la position fortifiée nord-coréenne.


Bien que trés sérieusement sonnées, les troupes de Kim Il Sung s’accrochent au terrain. Il va falloir aller les chercher.


Couvert par le 2/23, les français s’approchent à distance d’assaut.
Sur le flanc gauche, le 3/23 est finalement venu à bout de la compagnie embusquée.
Au centre, le 1/23 perd sa première section, mais l’objectif est à portée de charge !!!


FIN DE PARTIE

Au tour 6, il est déjà 19 heures dans la réalité :( .

La partie s’achève faute de temps, disons aussi faute de munitions.

Impossible à ce stade de déterminer ce qui se passera. Les pertes sont de 5 sections contre 8 à la faveur de défenseur, ce qui est un ratio «normal» et acceptable.

Positions finales sur le flanc droit du 23e régiment

Positions finales sur le flanc gauche du 23e régiment

4 juil. 2009

"Furia francese", février 1761.

Hiver 1761, le 13 février.

L’Etat-major du duc de Brunswick - chef de la coalition anglo-allemande - reçut l’ordre d’entrer en campagne militaire, et de rejeter les troupes françaises au-delà du Main. Dans l’optique de préparer au mieux les grandes offensives du printemps, l’opération consistait dés lors à assiéger les places-fortes, de Cassel à Fulda (à l’ouest de la Wesser) ; et de mener des opérations coordonnées sur les divers campements d’hiver de l’armée française. Or, cette manœuvre avait été déjouée ; et le maréchal de Broglie - général en chef de l’armée du Main – donna l’ordre de repli général sur Francfort. Tout en maintenant sur place les garnisons des diverses citadelles se trouvant entre lui et l’armée ennemie.


La bataille s’ouvrait sur ces faits, aux portes de la ville de Fritzlar. Quatre brigades françaises dispersées, faisaient face à six brigades alliées concentrées.


Voici le compte-rendu rédigé par le maréchal de Broglie au roi Louis XV.

" Le 15 février 1761 à Francfort sur Main.

Votre Majesté,

En ce jour du 13 février de l’année de grâce 1761, l’ordre fut donné de débuter les mouvements de repli à l’ouest du fleuve Wesser. Nos troupes ont montré dans cette opération, toute l’abnégation et la bravoure qui sied tant à l’esprit français. On m’a relaté notamment la parfaite coordination et la discipline de fer de nos unités cantonnées dans la région de Fritzlar, le long de la rivière de la Schwahn. J’en appelle à votre majesté pour faire inscrire ces exploits avérés, aux armoiries familiales de messieurs les officiers du roi.
Issus de la plus belle noblesse, ces hommes se sont montrés admirables. Les susnommés, le marquis de Munchahausen (Steph) propriétaire du Royal Bavière, le duc de Mathevon (Cyril) issu de la branche familiale de madame la Reine, le baron de Mattrat (JC), et le comte de Debreuil (Franck). Tous de jeunes officiers de brigade, promis au plus bel avenir militaire.


L’attaque ennemie a débuté à 10h00, alors que les lueurs du jour étaient à peine visibles. Le temps était au calme, mais le tapis neigeux risquait d’avoir des conséquences sur le mouvement des troupes, amies comme ennemies. Des campements, on apercevait au loin les colonnes ennemies se déployant par les routes, et plus étonnant dans les champs enneigés [mouvement divisé par deux].Ce qui laissait à nos troupes une opportunité supplémentaire de replier vers Francfort.


Au centre du dispositif, le petit hameau de Gudensberg devait servir de verrou, ou tout au moins dissuader suffisamment longtemps les régiments ennemis dans leur avance. Cette tache difficile, fut confiée au 1er bataillon des Gardes de Lorraine, appuyé par une batterie moyenne le long de la chaussée. Cette idée audacieuse dépassa toutes nos attentes. Les Lorrains parvinrent à déstabiliser par leur seule présence toute une division ennemie; qui se révéla plus tard être l’épine dorsale alliée. En effet, celle-ci n’était composée que de la fine fleur de l’armée britannique. 1heure à 1 heure 30, furent ainsi gagnées sur l’ensemble de la journée. La victoire tint d’ailleurs en grande partie à ces atermoiements de l’ennemi, qu’il faudra savoir exploiter à l’avenir. Malheureusement, il fallut compter dans nos pertes de la journée, la capture de ce bataillon qui gagna les lauriers d’une gloire immortelle. Ce sacrifice ne fut pas vain.


Plus tard dans la journée, le vieux régiment Picardie de la brigade de monsieur de Mathevon, captura lors d’une mêlée superbe, avec le 15ème Dragoons, le général Dury, commandant de la brigade de la Garde. C’est un prisonnier de prestige que votre majesté pourra monnayer avec avantage auprès de nos ennemis. Celui-ci nous révéla d’ailleurs l’attitude nerveuse et inquiète de son officier supérieur, sir Mickael Horse qui, pris de panique, n’attaqua pas le village de Gudensberg. Cette division fut malgré tout d’une opiniâtreté tenace sur le champ de bataille ; et nous devons reconnaître qu’elle aurait pu menacer encore davantage notre centre très faiblement doté. Il fallut d’ailleurs ordonner l’envoi de la brigade Champagne, aux ordres de monsieur le comte de Debreuil, pour renforcer la ligne de défense. Ceci, au risque de se retrouver isolé au-delà du pont, et de perdre toute possibilité de retraite. Nouvel acte d’audace qui se révéla crucial dans cette bataille.


De leur côté, les trois divisions ennemies dont les officiers supérieurs nous ont été révélés par le subalterne de sir Michael Horse (Michel) [dont le baron hanovrien Nikolaï Von Brimbeufdorf (Nico) et le marquis Von Spontz (Michael)] à la tête des régiments prussiens, ont eu le plus grand mal à progresser hors des routes. Nos hommes avaient judicieusement aménagé une redoute soutenue par deux bataillons des Grenadiers de France ; ceci au croisement des trois routes en avant du pont de Fritzlar. Les Prussiens craignant cet axe, préférèrent pivoter de la meilleure manière à travers champs, en direction du pont. Menace réelle sur nos arrières, d’autant que cette colonne était précédé d’un régiment de hussards prêt à fondre sur nos charrois d’approvisionnement. Plusieurs combats féroces ont eu lieu le long de la chaussée. Les farouches Hanovriens de Von Brimbeudorf tentaient de forcer le passage. Les duels de mousquets et d’artillerie se firent entendre sur tout le champ de bataille. Les nerfs de nos hommes et de l’ennemi se sont trouvés durement éprouver. Or, il ne semblait pas que l’un ou l’autre ne lâchent du terrain. Et au vu des convois de blessés qui nous parviennent encore à cette heure des zones de combats, l’ennemi a payé chèrement son opiniâtreté.


La situation devenait néanmoins préoccupante après 4 heures de combat. Vers 14 heures, la pression prussienne se fit plus proche ; alors qu’un certain engorgement commençait à apparaître dans le secteur du pont. Si rien n’était fait, nous risquions une attaque sur notre flanc droit, et une possible perte de la seule voie de repli possible pour notre artillerie et ravitaillement. Les Prussiens, parfaitement au fait de cette opportunité, redoublèrent d’effort dans leur marche effrénée. Alors qu’en avant de la colonne, les hussards tentaient à nouveau de forcer nos lignes. On ne peut nier la qualité de ces hommes qui se sont révéler d’un courage peu commun, attaquant nos lignes d’infanterie sans faillir. Mais ce même courage dont nos hommes étaient pareillement empreints, permis de ne céder aucune toise de terrain. [En réalité, la ligne dut reculer à deux reprises en direction du pont … Mais, malheureusement pour les alliés, seulement au 12ème et dernier tour de jeu]


Alors que cette affaire se prolongeait sur nos arrières jusqu’aux premières obscurités, les combats en avant de Fritzlar se poursuivirent. Notre cavalerie légère, constituée uniquement du régiment de hussards de Becherny [2 escadrons présents], fit merveille, déroutant ou effrayant plusieurs unités ennemies, sans pour autant perdre plus que de raison, par des risques inutiles. Il serait pourtant convenable que nos hommes cessent cette tradition répugnante et encore trop répandue qui consiste à accrocher à leur monture, les têtes de vaincus comme trophées de chasse [véridique]. J’ai d’ailleurs réclamé à plusieurs reprises des sanctions sévères à ce sujet. Mais le moindre que l’on puisse dire est qu‘il règne sur la question une intolérable tolérance, voire un encouragement non dissimulé de cet acte, chez nos officiers de cavalerie. Quant à la brigade du baron de Mattrat, elle replia par la chaussée de Fritzlar. Les bataillons suisses, impeccablement alignés, avaient connu quelques difficultés face aux Hanovriens du baron Von Brimbeufdorf ; mais n’avaient jamais cédé sous la pression de l’ennemi. Le courage coûta plus de 300 pertes au sein de la brigade.


Les dernières lueurs du jour permirent à plusieurs bataillons de tenter la traversée de la Schwahn gelée. La destinée voulut que plusieurs malheureux fussent précipités dans ces eaux meurtrières, du fait de la pression exercée sur la glace. On dénombra plus de 150 noyés. Un Te deum fut donné le soir même par monseigneur de Ringalle, pour la paix de leur âme.


C’est donc à une victoire sans discussion que j’eu le plaisir d’assister. Le repli a été poursuivi dans la journée suivante ; et c’est à une force conséquente que j’ai aujourd’hui l’éminent honneur d’exercer mon commandement. Les citadelles de Cassel et de Ziegenhaim sont toujours nôtres ; et les préparatifs pour notre grande offensive du printemps, sont en bonne voie d’être achevés.


Que mon Roi soit le témoin de ma totale dévotion dans ma tache.
Gloire à Dieu et à votre Majesté.

Maréchal de Broglie, général en chef de l’armée du main."


Bilan:
Victoire tactique française sur les Anglo-Allemands.

Français:

- charois sauvés: 3 X 5 = 15 points
- général ennemi capturé: 5 points (tué, il en aurait rapporté 10 ...)
- pont conservé: 5 points
- pertes faites sur l'ennemi: 26 pertes = 10 points
Total: 35 points victoire

Anglo-Hanovriens:

- régiment isolé, considéré comme capturé (le drapeau pris ): 5 points
- pertes faites sur l'ennemi: 25 pertes = 10 points
Total: 15 points victoire

Cette victoire française, et cette avance non négligeable en points seront fortement nécessaires pour les troupes de Louis XV pour qui la bataille suivante ne sera pas une sénicure :lol: