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31 janv. 2016

L’affaire de Tournai, ou « des Canards de l’Escaut » : printemps 1745 (fiction)

En cette année 1745, tout porte à croire dans la  réussite des armées de Louis XV.
Aussi, le futur Maréchal de Saxe débute cette campagne militaire, avec toute la confiance du roi, et se voit confier le commandement du meilleur des troupes du moment. Son objectif : la ville flamande de Tournai, la plus à même d’être investie et prise avant d’avoir à affronter une armée alliée de secours.


C’est sans compter sur la dextérité de l’Armée Pragmatique, construite autour d’une coalition des troupes des Provinces Unies, Anglaise, Hanovrienne et Autrichienne. Et bien que la région soit essentiellement constituée de grandes plaines fertiles et agricoles, quelques promontoires naturels permettent de voir les grandes manœuvres ennemies, et d’attendre avec l’avantage des hauteurs. Ce que les Alliés vont savoir exploiter.





C’est donc dans le cadre d’une partie de type Attaque / Défense (classique !), que les joueurs vont devoir s’affronter. Le terrain constitué de collines, étant tenu par les Alliés, c’est donc aux « mangeurs de grenouilles » d’avoir l’insigne honneur d’attaquer.

Colline n°1




Colline n°2


Le général en chef français, digne élève à l'école des "petites guerres" apprises auprès du comte de Saxe , organise ses troupes dans un déploiement peu orthodoxe pour l’époque, mais qui par son audace peut se révéler génial, à la condition que les officiers-commandants suivent à la lettre les ordres reçus. La chance - ou malchance - aux dés d’ordres, pouvant également venir pimenter une affaire rondement menée.

Le choix est fait de concentrer les troupes sur le flanc gauche, dans une sorte de colonne de « division », constituée de différentes colonnes de marche, appuyée sur leur gauche et leur droite de deux petits corps de cavalerie qui ont été scindés avant la bataille. Elle couvre ainsi plus de terrain, mais est par conséquent moins puissante à l’impact …


L’acte est audacieux; et l’idée est de forcer le passage sur la colline ennemie la moins protégée par l’artillerie, en envoyant une brigade de troupes légères à l’attaque du chemin creux qui coupe la ligne de bataille Alliée. Si tout se déroule comme prévu; pendant que les bataillons d’infanterie en ligne s’attaqueraient aux tuniques écarlates, les troupes légères harcèleraient l’arrière ennemi, ou tout au moins rendraient leur redéploiement plus aléatoire, en faisant le coup de feu.



Mais voilà ! Malheureusement, trop de jeunes commandants de brigade, peu enclins à l’art de la guerre du XVIIIème siècle, obtiennent la charge d’officier car « papa » leur a acheté un régiment. Très vite, ils se retrouvent ainsi à la tête de plusieurs bataillons. Et lancés bien vite dans une campagne audacieuse, ils n’ont pas la dextérité suffisante pour réagir face une situation inattendue. Ici, tout un corps de cavalerie de Ligne britannique, déployée sur le flanc de l’armée française, et prête à charger à la caracole en faisant le coup de feu.


Leur espoir est de renverser les bataillons français en ligne, avançant les uns derrières les autres. L’espace disponible pour se redéployer face à la menace anglaise est trop réduit, et des mauvais dés d’ordres, font vite regretter l’avance classique en « colonne de brigade » au joueur français (plus simple à redéployer en ligne, sur la gauche).

Le pire arrive avec la cavalerie française - certes venant protéger le flanc des lignes d’infanterie - mais insuffisamment puissante devant le nombre, le feu des mousquetons et l’impact (relatif) des cavaliers anglais. Le coup de butoir est ainsi inévitable, alors que les troupes en avant, n’ont pas encore eu le temps d’atteindre les collines ennemies, ni le chemin creux. La partie est dés-lors perdue.

Cela ne fait que trois tours que la partie a débuté. C’est une répétition de la débâcle de Dettingen de 1743 (les Gardes françaises y avait reçu le doux sobriquet de « Canards du Main » sous la plume de Voltaire).



Mais l’honneur interdit de baisser l’échine, et fort de sa gloire passée, le général français décide de poursuivre en avant. Et pendant un temps, alors que son arrière vole en éclat, on peut croire au miracle, au génie d’un officier supérieur qui ne tremble pas devant l’inévitable : une déculotté !

Les troupes légères font merveilles, s’infiltrant sur l’arrière ennemi, qui a du mal à croire ce qu’il voit : des hussards et autres escarmoucheurs (tirailleurs) fourrageant sans cesse, et obligeant les Autrichiens à se redéployer.


D’autant que les Alliés avaient utilisé toute leur brigade hanovrienne sur la droite de l’ennemi. Troupes employées à tenir le petit village de Melle, et dés-lors inutiles dans la bataille. Le redéploiement va prendre du temps, et devrait laisser là aussi une petite opportunité d’exploitation du terrain pour les Français.




Galvanisés, certains bataillons suisses s’attaquent même aux Autrichiens, qui eux attendent de pieds fermes sur la colline n°1 (mais également attaqués par le chemin creux par les légers français). Mais il est dommage que ce ne soit pas toute la brigade (en deux lignes de batailles) qui ait été envoyée ici en avant de l’ennemi. C’est frustrant !




Mais au cinquième tour, une dernière erreur française tient dans cette obstination d’envoyer toutes les troupes de Ligne, alors en colonne de marche, dans le goulet que constitue le chemin creux.
Et d’un léger avantage qu’il venait de prendre sur l’ennemi anglais, le Français tombe vite dans un véritable massacre organisé.

Pris dans des feux croisés, les Français flanchent rapidement. Il aurait été préférable de déployer ces 8 bataillons devant la colline de gauche (colline n°2), et la gravir en effectuant des feux de salves sur l’Anglais. Il y aurait peut-être eu là, une opportunité de prendre une position ennemie.
Mais sans réserve possible (celle-ci ayant été balayée par la cavalerie britannique), il semble de toute façon peu probable que le désastre pu être stoppé.




Pour le général en chef français, la bataille était déjà perdue !

Bilan

A la réflexion, je n’aurais sans doute pas dû permettre aux Anglais de se déployer directement sur cette petite colline avancée (colline n°3), sur la gauche de l’armée française. Même si les troupes françaises avaient été mises au courant de cette menace avant la bataille … Les évènements en auraient été sans doute différents.

En même temps, le Français avait encore 10 à 12 bataillons de Ligne qu’il aurait pu envoyer, en partie sur la colline n°2 (6 bataillons), et permettre à Jules d’envoyer sa brigade suisse au complet (6 bataillons) sur les deux bataillons autrichiens sur la gauche de la redoute (colline n°1). Tout en poursuivant le harcèlement sur l’arrière ennemi (par le chemin creux), avec ses légers qui se sont révélés excellents !

J’ai également testé le lendemain, une attaque de la brigade de cavalerie anglaise sur la brigade d’infanterie française - si celle-ci s’était organisée pour permettre le déploiement en une  ligne de bataille sur la gauche -. Et sur 4 essais effectués, elle n’est pas passée 3 fois sur 4 :
- Au premier essai, elle a échoué au test moral (la cavalerie n’aime pas charger de l’infanterie réglée à l’époque des Lumières …)
- Au deuxième essai, elle a réussi à atteindre la ligne ennemie après avoir subi le feu de salve ennemi (nouveau test moral), a pu tirer en caracole, mais a perdu à la mêlée, et s’est repliée vers son point de départ.
- Au troisième essai, elle a atteint la ligne ennemie, et a gagné la mêlée au deuxième tour grâce aux renforts arrière.
- Au quatrième essai, elle n’a pas réussi au test moral lors du feu de salve de l’infanterie, et s’est repliée.

Ce qui montre clairement que les charges de cavalerie sur de l'infanterie réglée en ligne de bataille, à l'époque des Guerres en dentelles, restent aléatoires.

10 janv. 2016

Frontière entre le Texas et l'Arkansas, avril 1864

Raid réussi de la cavalerie U.S. sur les arrières rebelles.
Ponts, dépôts, gares ont été détruits, mais à présent l'alerte est donnée.
Il faut vite maintenant regagner les lignes amies, en évitant les troupes régulières et autres milices lancées à la poursuite des « raiders ».
Un pont solide, mais défendu par une pièce d'artillerie





Obstacle, ou aubaine pour faire passer les chariots ?

Les Bleus choisissent au final une autre option, un pont de bois.


Moins exposé, plus direct, mais donnant pratiquement dans le centre de Flat Gulch, qui doit sûrement abriter plus d'un soldat rebelle.




Une avant-garde ayant pour mission de dégager le passage, les chariots de logistique avec les blessés, et ensuite l'arrière garde censée tenir à distance les éventuels poursuivants.

Après s'être débarrassé des premières sentinelles, le combat s'engage avec le gros des sudistes tandis que, déboule du côté opposé de la table, une unité de cavalerie régulière ennemie.





Son engagement au combat sera retardé par des tirs de déserteurs, jusque là dissimulés, et espérant profiter de l'occasion pour passer la ligne de front et regagner leurs pénates.

Désagréable surprise pour les Bleus, l'arrivée inopinée de leurs chariots de logistique pressés par un fort parti de miliciens.


Ces derniers, stoppés par le feu violent feu de l'arrière garde, maintiendront pour autant la pression, tout en se gardant une certaine distance...

Au final, la puissance de feu des Nordistes armés de fusils se chargeant par la culasse aura raison de la résistance Rebelle.


Malgré quelques pertes, dont un chariot, les cavaliers Bleus pourront donc poursuivre leur route...
Toute ressemblance avec le film de John Ford « Les Cavaliers » ne serait ni fortuite ni involontaire ...